Camille chope immédiatement le poignet de sa victime et l'emmène derrière des paravents. Ce n'est certainement pas prévu pour cet effet mais elle s'en fiche. Elle salive déjà en entendant son pouls endiablé, en sentant sa peau chaude contre la sienne, ce corps rempli de vie, si désirable. Elle mord sans perdre de temps et boit à grandes goulées. La pauvre femme n'a pas le temps de dire ouf...

Le temps se fige, rien n'existe, il n'y a qu'elle et sa proie.

Quand elle se redresse, rassasiée, enfin plus sereine, la jeune femme est assise sur un divan, l'air hagard et béat. Quelques traces d'ongles sont visibles sur ses bras tatoués. Camille regarde les siens et constate qu'ils sont couvert de sang. Merde Elle ne s'était pas très bien contrôlée. Elle l'inspecte, et mise à part ces griffures bestiales sur sa peau, elle avait bien refermé la plaie à la gorge, et elle allait s'en tirer...elle allait seulement avoir besoin de jours de repos.

Camille sent son coeur se serrer. Elle n'avait pas parlé avec cette fan, elle s'était seulement jetée dessus comme on se jette sur une pâtisserie succulente...En plus de cette culpabilité, elle est certaine que ce Lye allait s'en servir contre elle, et lui redire qu'elle est une néonate avec son air suffisant.

Elle sortit les crocs. C'est à cause de lui qu'elle a perdu le contrôle. L'atmosphère autour est si abjecte, si empreint de luxure et de péchés que sa bête s'est révoltée dans sa poitrine, elle veut arracher les yeux de cet homme... Il avait failli trouver Juliette en plus ! Sauf s'il l'avait bel et bien trouvé. Elle veut partir. Cet endroit réveille la part sombre qui est en elle. Sa bête.

Elle fait le vide, puis dépose dans la veste de la victime ensommeillée une carte de visite où elle griffonne un "merci beaucoup". Il n'y a sur sa carte que son nom et ses réseaux sociaux, aucune adresse bien sûr. Elle veut bien la revoir, mais elle est liée à Lye et elle risque de lui rapporter leurs prochaines conversations. Elle attend quelques instants, avant de réapparaître devant Lye. Sa posture calme est fichue, elle est en désavantage dans la négociation, certes ! Elle avance, fait claquer les talons de ses bottes noires, et s'arrête devant le caïnite.

- Merci.

Lorsqu'elle revint à moi, j'affichais un sourire satisfait. C'était bien le comportement d'une néonate que je voyais là : Se jeter sur sa nourriture comme un serpent sur son repas. Comme si elle allait se réveiller demain sans aucun autre humain duquel se nourrir. Apprendre à vivre comme nous était un parcourt du combattant. Pour certains vampire apprendre à se dissimuler parmi les humains restait la tâche la plus ardue tout au long de leur vie, mais pour d'autre... il s'agissait simplement de résister à la tentation. Camille avait un ou une sire qui lui avait très bien montré à ne pas tuer sa proie en revanche... il était évident que sous ses airs pompeux de protectrice de la vertus, la bienpensante cachait une bête qu'elle ne contrôlait pas totalement.

- Mais de rien voyons. Il est intéressant de constater que vous prétendez vous souciez des femmes comme si elles étaient toute par nature fragile, mais que d'un autre côté...vous vous soyez jetée dessus corps et âme. Auriez vous des explications à m'offrir ? Vous me rendez curieux. De plus il semble qu'après tout volontaire ou non... vous ne lui avez pas tellement demandé son avis.

Je lui avais donné l'autorisation certes, mais elle n'avait rien demandé à son repas. Visiblement le consentement ne l'intéressait que quand ça lui arrangeait et cela ne la gênait aucunement de penser que cette femme était ma propriété. Comme quoi entre les dires et les actes il y a des écarts visible parfois

Bon. Il cherche clairement à la provoquer, à la faire sortir de ses gonds. Le sang de la jeune fille apaise déjà sa Bête. Tout lui coule dessus.

Le business. L'affaire. Voilà pourquoi elle était venue, non pas pour faire un brin de causette avec un caïnite doté d'un orgueil aussi gros que Paris. Elle fiche son regard dans le sien.

- Arrêtons ces discussions, reparlons affaire. Vous voulez que j'attire des hommes dans votre "club", mais vos principes ne me plaisent pas. Je vous propose que vous me fassiez une visite des lieux, ainsi, je vous donnerai ma réponse finale. Que les choses soient claires, je ne vous aime pas, je n'aime pas ce rendez-vous, je n'aime pas l'ambiance qui suinte de ses murs. Je vais mettre mes sentiments de côté et vous écoutez jusqu'au bout de votre visite. Vous êtes un ancien et je dois vous respecter pour cela. En revanche, si je ne donne pas suite, quels sont les risques que vous vous vengiez contre moi ? Histoire que je sache jusqu'où va ma liberté professionnelle.

Car elle n'est pas dupe. Bien que ce soit elle qui ait l'avantage, ses compétences numériques tant recherchées par des vampires perdus dans ce siècle, elle reste une néonate dans l'antre d'un ancien qui pourrait la décapiter d'un simple claquement de doigts. Certes, il ne le ferait pas, car elle a une famille, un clan et la Tour d'ivoire derrière elle, mais il pourrait lui mener la vie dure et la forcer petit à petit à accepter. Elle ne veut pas s'en faire un ennemi. Il semble redoutable. Cette confiance est sa plus grosse faiblesse mais cache des pouvoirs inconnus. Elle ne sait pas le clan auquel il appartient, ses spécificités etc... Elle marche sur des oeufs et doit donc se montrer prudente.

-Vous avez raison mademoiselle ! Les mots sont stériles sans les actes & les preuves. La foi est le propre des hommes après tout ! Je peux vous faire visiter le premier étage et le rez de chaussez mais je préfère éviter le sous-sol. Le sous-sol nous sert à stocké des trucs, c'est un vrais bordel ! Pour ce qui est du premier, c'est l'espace de vie du culte, donc je ne vous promets pas que vous verrez chaque chambre puisque nos membres ont tous droit à l'intimité après tout.

J'écoutai son argumentaire et lui souris.

- Je vous en pris mademoiselle, ce n'est pas un rendez-vous amoureux mais une réunion d'affaire que vous m'aimiez ou non n'y change rien. Pour ce qui est de votre possible refus, je suis un grand garçon. Je saurai me faire une raison, J'irai voir ailleurs. Je préfèrerais vous avoir vous néanmoins tout simplement car vous cochez toute mes cases personnelles : vous êtes une femme, vous semblez connaitre votre sujet, vous êtes une fille de la nuit et le fait que vous soyez jeune ne fait que me donner d'autant plus confiance en vos capacités face à la technologie.

J'emboitai le pas et lui ouvrit la porte.
-Les dames d'abord.

Nous descendîmes une escalier en béton comme il y en avait tant dans les usines et au bout de quelques pas, nous étions au premier étage. Une baie vitré permettait de voir ce qui se passait au rez de chaussée mais les empêchais aussi de voir. L'espace commun ressemblait quelque peu à un petit salon étudiant : du tapis au sol, des divans et des fauteuil permettait un espace discussion/lecture. Une bibliothèque fournis permettait de récolter les ouvrages collecter. cet espace commun avait 4 accès : une porte menait à l'escalier pour descendre au rez de chaussé,une autre menait à un long corridor avec à son bout un ascenseur, un autre duquel nous venions menait à l'accès du toit et un autre menait à plusieurs pièces d'utilités : Salle de bains, Buanderie,etc.

- Comme vous pouvez le voir, cet étage est notre lieu de vie. De ce côté il n'y a que des chambres, du côté de l'ascenseur il en est de même et de ce côté il y a toute les comodités dont les gens civilisé ont besoin : Salle de bain commune avec horaire différé afin que garçons et femmes soient séparés. Buanderie afin de laver ses affaires. La buanderie sert aussi de "placard ménager" pour balais, aspirateur et ce genre de choses.

Je m'approchai d'une porte ou se trouvais une locataire et bientôt une femme dans la jeune 20aine répondit une serviette autour de la taille et une à la tête. Elle afficha un air surpris

- Il y a un problème ? Je ne croyais pas que c'était mon tour de recevoir au bar cette nuit ?
- Non ne t'en fais pas, je peux lui faire visiter ta chambre ?
Elle s'écarta tout sourire en voyant Camille.

Les espaces de vie était limité en espace mais pour les membres du culte, passé la journée à rien faire était mission impossible. Leur chambre leur permettais donc de dormir et d'entreposer leurs affaires personnelles mais sans plus. Nul besoin de salle de bain puisqu'une était déjà à disposition, il en était de même pour les toilettes et la cuisine était une tache communautaire ou tous travaillaient à la cuisine de la boite de nuit.

- Tu te doute bien Camille que je n'ai pas pris le temps de décorer chaque chambre. Tout le monde a plus ou moins la même chose et libre à eux de décorer par la suite.
Bien vite elle retourna à sa chambre et referma la porte derrière elle lorsqu'elle vit que nous n'y prêtions plus attention

Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir le climat de confiance qui régnait ici. Si les commodités semblaient primaires, personne ne semblait manquer de quoi que ce soit. Hommes et femmes semblaient heureux, ceux qui ne souriaient pas, n'avait pas un visage triste mais simplement pensif ou concentré.

Je l'amenai ensuite vers la baie vitré
-Pour ce qui est du rez de chaussée, c'est une boite de nuit normale comme tu peux le voir. Sous nos pieds y'a un carré V.I.P, sous tes yeux la piste de danse, là bas y'a le bar et derrière le bar une cuisine pro de petite envergure permettant de faire un petit menu pour les calices. Ça sert aussi de cuisine pour le culte tout le monde est libre d'y mettre les pieds pour s'y préparé ce qu'il souhaite. Naturellement y'a aussi des toilettes au rez de chaussée car on est pas à l'abris qu'un client ait cette envie.

La vie était bien présente autour de nous. Certains membre hommes comme femmes se baladaient d'une chambre à l'autre. Certains pour se demander des vêtements entres eux d'autres pour des petits plaisir inavoués, mais facilement devinables bien que le béton empêchait les preuves de circuler

Camille suit l'Ancien pendant la visite, et observe avec attention son environnement. Bien que la confiance et la bonne humeur soient indéniablement présentes dans ce lieu, elle reste vraiment perplexe. On dirait une secte, mais puissance 1000. Tous les clichés sont cochés : le communautarisme, le sourire béat sur les visages des membres, une confiance farouche les uns envers les autres, des lieux de vie irréprochables.... Elle n'allait rien en tirer. Impossible qu'elle sache exactement comment ce culte fonctionne. Le vernis est bien trop épais pour qu'elle aperçoive le moindre indice.

Elle acquiesce à ce qu'il dit, sourit poliment à la membre qui lui fait visiter sa chambre, puis regarde la boîte de nuit en contre-bas, dans une attitude d'automates.

- Pourquoi avez-vous besoin d'hommes dans votre culte ? Tout me semble si positif, ce lieu, ces membres, cette boite, que je vois mal pourquoi des hommes ne sont pas attirés. Vous avez l'embarras du choix pour vous nourir sur des femmes alors pourquoi avoir des hommes dans votre verger ?

Et puis, à quoi serviraient-ils ? Elle effleure du bout des doigts la vitre épaisse qui la sépare plusieurs mètres plus bas de la piste de danse.

- Vous aidez votre prochain ? C'est religieux ? Purement altruiste ? demande-t-elle en montrant du doigt quelques femmes qui pouffent de rire sur un divan. J'entends que c'est humain de votre part, mais je ne vois pas le but, et encore moins pourquoi vous voulez attirer des hommes alors que vous avez déjà tout ce qu'il vous faut.

Quelque chose de pas net la dérange fortement sans qu'elle ne parvienne à mettre la main dessus. Tout est trop propret, trop parfait, trop mignon, alors que ce Lye est un caïnite, un ancien, il en a vu passé des siècles, est-il encore idéaliste ? Ça existe encore des Anciens humains ? Certes, il veut se nourrir de ces calices qu'il protège dans son culte mais il paraît vraiment vouloir les aider et ça, pour Camille, ancien = humain, ça ne colle pas.
Elle murmure :

- Qu'est-ce que vous y gagnez, vous ? Ne me faites pas croire qu'il n'y a pas une envie cachée derrière tout ça. Ne me dites pas que vous voulez de la diversité dans vos mets,
et que àforce, les femmes, vous voulez gouter plutot aux hommes ?

- La raison est simple et très primitive : Les gens sont rassurés par la présence d'hommes. Tant de femmes et un seul homme à la tête de ce groupuscule ça fait parler. Trop parler. Ça attire les mauvaises graines. Des hommes qui veulent se joindre à nous en pensant vivre des orgies nuits après nuits. Des fouines qui croient que forcément autant de femmes autour d'un homme ne peut être que des gens retenu contre leurs grés. J'aime l'attention mais vous et moi savons que trop d'attention peu être risqué. Croyez moi je suis trop vieux pour croire en l'altruisme. Cette part de moi est morte avec ma sire malheureusement. Je préfère des gens dévoués et volontaire plutôt que des parasites. Je la regardais et quelque chose en elle me rappelait une servante que j'avais connu de mon vivant.

- Si il vous faut d'autres raisons, très bien. Certaines femmes ici seront bientôt en âge de se faire un idéal masculin. Je préfèrerais que leur idéal masculin se base sur un ou des modèles réaliste plutôt que sur quelqu'un qui ne vit pas dans leur réalité comme vous et moi. Je ne suis pas altruiste mais bienveillant oui. Pour ce qui est des gouter aux hommes. Je ne chasse pas homme ou femmes en particulier.