L’Allemand tourne la tête vers le bruit de pas, prêt à agir. Il s’agit d’une femme qui ne le calcule même pas. Le regard brouiller par ses souvenirs. Elle se dirge vers une tombe spécifique. Une habituée, elle sait déjà où la conduis ses pas. Friedrich réfléchis entre attendre qu’elle parte ou aller ailleurs, Lye règle le problème a sa manière. Le jeune vampire ne peut s’empêcher d’observer le geste de l’autre avec une certaine envie.

En lui, sa bête gronde aussi. Il ne va pas falloir qu’il fasse longtemps le difficile ou les problèmes vont bien vite s’additionner. Quand Lye le rejoint, le Gangrel ramasse sa pelle et reprend sa tâche favorite : creuser. Au dessus de son épaule il l’entend qui continue son assaut de questions. « Putain…Sûr qu’il va pas me lacher avant d’avoir ses réponses… » Sans même se retourner, il lui répond à la volé.

- J’ai bien compris au bout de la première question. Pas besoin de la reformuler mille fois… Je suis gardien d’nuit ici.

Il augmente le rythme de ses pelletés alors que dans son corps ses boyaux sans vie semble vrombir. Il se sent comme un moteur de grosse cylindré qui manque de fioul. Ou comme si une lionne lui occupé l’intégralité du corps et voulait en sortir. Une coup de pelle de plus. Puis le Ventrue ou le Setite, Fried ne sait pas trop, se remet à jacter. En réponse Essun, posé sur le sol à esquiver les jets de terre, lance une série croassement métallique assez désagréable a attendre.

Le Gangrel n’a rien comprit a son babillage de piaf mais il se marre. Il l’a regarde un instant puis se retourne vers Lye.

- Plus que moi c’est sûr. Silence. Et toi alors ? Qu’est-ce que tu fout ici étant donné que tu viens des Buttes et qu’apparemment t’as pas l’intention de me relayer.  

En soit peut importe, sauf s'il compte crécher souvent dans le secteur. Friedrich apprécie sa relative tranquillité. A l'est, il est rare que les emmerdes se présentent d'elles même quand on ne va pas trop les titiller contrairement au centre, à l'ouest et au nord de la capitale. « Enfin ! » Il arrive au bout de son labeur. Le regard très pâle du vampire effleure la surface du cercueil de bois. Celui là va t-il être le bon...

Sans attendre, il pète de verrou du cercueil avec le manche de sa pelle. Puis il saute dans l'excavation. Il a toujours trouvé que c'était bien con que certains morts soient enfermés - la mort comme dernière captivité. Accroupi sur le coffre, il ouvre sa moitié supérieur. Il découvre une femme d'une cinquantaine d'année, blonde, les cheveux bouclés avec de fines lunettes sur le nez.

- Et merde.

Pourtant il devrait se réjouir. Le cadavre n'est pas encore en état de décomposition. Il doit dater de moins d'une semaine. Et a moins d'une grosse erreur de jugement, Fried ne va pas non plus tomber dans un état qu'il pourrait regretter. Mais là ça le fait chier. Il aurait voulu supplanté son envie de boire du sang par celle de boire de l'alcool. Apparemment pas pour ce soir. Tant pis.

Sans trop de précipitation Friedrich s'approche d'elle. Comme s'il voulait lui murmurer une remarque à l'oreille. Mais à la place il enfonce ses crocs dans la chaire pâle. Et immédiatement, les détails de sa recherche deviennent superflu. Quand il rouvre les yeux a peine quelques secondes plus tard en réalité, il est légèrement plus décontracté.